— comte Orlok
En tout cas dans son Ă©tat dâorigine
Hans Erdmann Timotheos Guckel, compositeur et chef dâorchestre nĂ© le 7 novembre 1887 Ă Breslau et mort le 21 novembre 1942 Ă Berlin, nous laisse peu de contributions pour le cinĂ©ma. Outre la partition de “Nosferatu, Une Symphonie de lâHorreur” en 1922, on lui doit Ă©galement celle du “Testament du Docteur Mabuse” en 1933 et de “August der Starke” en 1936.
Il Ă©tudie le violon, la thĂ©orie de la musique et la composition, et obtient un doctorat en 1912, grĂące Ă une thĂšse sur lâhistoire de la musique de lâĂglise catholique en SilĂ©sie. Il travaille lâannĂ©e suivante sur “LâOrfeo” de Claudio Monteverdi puis sert en tant que soldat durant la PremiĂšre Guerre Mondiale. Il assume ensuite des fonctions de directeur de la « Kammerspiele » aux théùtres municipaux dâIĂ©na et de Riga vers 1919-1920, oĂč il dirige son Ćuvre “Le Danseur”, avant de travailler Ă Potsdam and Brandebourg .
Lâun des principaux thĂ©oriciens de la musique de film dans les annĂ©es 20, Hans Erdmann contribue Ă des magazines parmi lesquels “Filmtechnik”, conseiller musical pour “Reichsfilmblatt” vers 1924, et rĂ©dacteur pour “Film-Ton-Kunst” Ă partir de 1926. Il publie en 1927 un “Manuel GĂ©nĂ©ral de la Musique de Film” (“Allgemeinen Handbuchs der Film-Musik”) en collaboration avec Giuseppe Becce (compositeur dâune partie de la musique du “Dernier des Hommes”, de Friedrich Wilhelm Murnau). En 1928, Hans Erdmann est nommĂ© directeur de lâAcadĂ©mie de musique de film du Klindworth-Scharwenka-Konservatorium de Berlin, oĂč il formera de jeunes compositeurs Ă la musique de film.
Tout ce quâil reste de la partition originelle de “Nosferatu” aujourdâhui
HĂ©las ! La partition originale de Hans Erdmann pour “Nosferatu, Une Symphonie de lâHorreur” est perdue dans sa forme originelle. Toutefois, une “Suite” en deux parties tirĂ©e de la partition, la “Suite Fantastico-Romantique” (“Fantastisch-romantische Suite”), dâune durĂ©e dâenviron quarante minutes, fut publiĂ©e en 1926 par Bote und Bock, dans deux versions semblerait-il : lâune pour orchestre symphonique, lâautre pour petit ensemble. La BibliothĂšque du CongrĂšs possĂšde un exemplaire de la version pour orchestre, avec les parties sĂ©parĂ©es qui lâaccompagnent.
Hans Erdmann aurait commencĂ© Ă travailler sur la partition pendant le tournage du film. Selon certaines sources que nous nâavons pu vĂ©rifier, les dix numĂ©ros de la “Suite” nâauraient pas forcĂ©ment Ă©tĂ© prĂ©vus par Hans Erdmann pour ĂȘtre jouĂ©s tels quels, bien que cela soit possible. Voici en tout cas reproduit ci-dessous les indications figurant dans la “Suite Fantastico-Romantique”.
Deux versions Ă comparer
Naturellement, certains ont tentĂ© de reconstruire la partition de Hans Erdmann dans sa forme la plus probable Ă son Ă©tat dâorigine. Ă notre connaissance, il existe deux reconstructions diffĂ©rentes. La premiĂšre, nous la devons Ă Berndt Heller, qui prĂ©senta sa version pour orchestre de chambre le 20 fĂ©vrier 1984 au Festival de Berlin, lors de la projection de la copie restaurĂ©e sous la supervision dâEnno Patalas. Puis en fĂ©vrier 1987, une version pour orchestre symphonique est interprĂ©tĂ©e par lâOrchestre Symphonique de Munich au Gasteig de la ville, sous la direction de Heller lui-mĂȘme. La partition est disponible Ă la location chez Boosey & Hawkes. Il faut cependant noter que Berndt Heller nâa pas eu accĂšs Ă lâorchestration originale de Hans Erdmann.
La deuxiĂšme reconstruction est le fait de la musicologue Gillian B. Anderson et James Kessler en 1994. Un album est paru en 1995 et cette version est rĂ©guliĂšrement donnĂ©e en cinĂ©-concert. Comparativement Ă la reconstruction de Berndt Heller, cette version a bĂ©nĂ©ficiĂ© de la dĂ©couverte Ă la BibliothĂšque du CongrĂšs de la partition orchestrale de la “Suite Fantastico-Romantique” telle que publiĂ©e chez Bote und Bock.
Ăvidemment, chacune de ces versions a ses partisans et ses dĂ©tracteurs. Il semble que gĂ©nĂ©ralement, la version de Gillian Anderson soit considĂ©rĂ©e la meilleure dans sa premiĂšre moitiĂ©, et celle de Berndt Heller vers la fin du film. Ă chacun de se faire son propre avisâŠ
La page du site de Gillian Anderson concernant “Nosferatu, Une Symphonie de lâHorreur”
Une page sur le film, avec un passage sur la musique de Hans Erdmann, dont nous nâavons pu vĂ©rifier la source
Un article sur la partition de Hans Erdmann pour “Nosferatu, Une Symphonie de lâHorreur” et la forme modulaire